"Maçonnerie féminine" : la GLFF répond à Marc Henry.
Le 23 février dernier, Marc Henry donne un interview à "La Dépêche du midi" dans lequel il déclare ne pas avoir de problème avec la mixité et notamment :
« Notre Grande Loge est uniquement ouverte aux hommes, mais nous sommes fiers d’avoir mis au monde la franc-maçonnerie féminine »
La Grande-Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, Catherine Jeannin-Naltet, a souhaité apporter le 25 février une réponse en forme de "droit de réponse" dans un communiqué de presse dont voici le texte :
Droit de réponse
"Nous sommes convaincues que le Grand Maître de la Grande Loge de France, Marc Henry, n'a pas pu prononcer ces mots emprunts de paternalisme et très réducteurs sur l'histoire de la franc-maçonnerie feminine.
Les initiations féminines existent bien sûr depuis la nuit des temps.
Les historiens de la franc-maçonnerie ont établi que les loges d'adoption existent depuis le 18° siècle. II y en avait plus d'une soixantaine au moment de la création du Grand Orient de France. Ces loges féminines qui existaient en France, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne et dans d'autres pays d'Europe ont joué un rôle probablement sous-estimé. Même si certains ont pu y voir, avec condescendance , un passe-temps pour femmes oisives, d'autres y ont vu la naissance des idées féministes.
Les femmes, dès cette époque, avaient compris qu'elles devaient s'organiser pour développer une parole libre de toute entrave.
Le 19° siècle a permis le développement de la franc-maçonnerie mixte.
Effectivement, le début du 20° siècle a vu la renaissance des loges d'adoption à la Grande Loge de France.
Toutefois l'histoire balbutie. Rappelons-nous que, déjà, une aspiration à une régularité fantasmée et à un besoin de reconnaissance fit que certains souhaitèrent se débarrasser des franc-maçonnes.
Ces femmes ont résisté, se sont fortifiées et, en même temps que le droit de vote leur était enfin donné, les soeurs françaises ont pu bâtir l'obédience féminine à laquelle elles aspiraient pour se développer sans contrainte, oser penser par elles-mêmes et se construire hors de toute imitation."
GC
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Le communiqué de presse de la GLFF du 25 février 2014