Convent à hauts risques !
Le Convent, instance délibérative suprème, décide souverainement de toute chose. Telle est la règle en franc-maçonnerie, du moins le proclame-t-elle dans sa branche libérale.
Dans un mois se tiendra celui de la Grande Loge de France. Manifestement, il devrait revêtir un caractère historique par le contenu des travaux qui vont être soumis au vote des députés des Loges. L'un des sujets est en effet essentiel à la fois pour elle et pour les autres obédiences du paysage maçonnique français. C'est, à tout le moins, une raison pour en traiter ici !
Que ce soit pour poursuivre le processus de construction de la Confédération Maçonnique de France (même si les perspectives se réduisent à une peau de chagrin) ou pour concourir à la "reconnaissance" londonienne de régularité (qui paraît maintenant de plus en voie de réattribution à la GLNF et à elle seule), le débat passe inéluctablement par la réponse à l'exigence centrale de la déclaration de Bâle de juin 2012 : "rompre sans ambiguité avec les obédiences non régulières".
Les conséquences auxquelles conduira la réponse donnée, quelle qu'elle soit, seront lourdes et de nature très différente. La Grande Loge de France est probablement à un moment crucial de son histoire où certains peuvent être tentés, et particulièrement dans les hauts-grades (le SCDF), de tout remettre en cause pour une très hypothétique obtention de cette reconnaissance.
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Dans une obédience qui ne pratique qu'un seul rite, le Rite Ecossais Ancien et Accepté, le poids de la juridiction des Hauts Grades est fort. Et bien que n'ayant théoriquement rien à voir avec les enjeux d'un convent, le SCDF peut néanmoins avoir la tentation de démultiplier son poids et son influence dans le débat conventuel via ses différentes structures, dès lors qu'il peut tourner autour de la "pureté" du rite, selon le type d'alliance choisi.
Le prix à payer pour les ateliers bleus est-il à la hauteur de l'espérance ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le SCDF se préparerait-il à revivre sans émoi la crise de 1965, l'une des plus graves qu'aient eu à vivre la GLDF ?
Le risque d'isolement.
D'autant que dans le même temps l'allié de la GLDF au sein de la CMF, la GL-AMF a scellé un accord administratif (mais pas que... puisqu'il laisse envisager des intervisites, notamment dans les ateliers de recherche) avec le GODF ! Qu'Alain Juillet ait attendu qu'il soit publié (plus de deux mois plus tard !) avant de se résoudre à le commenter à ses frères a suscité de légitimes interrogations internes et "quelques" commentaires sur la blogosphère maçonnique...
Les débats actuels ne peuvent qu'être animés, et plus particulièrement dans certaines régions, le Nord par exemple qui est la région de l'ancien Grand-Maître Alain-Noel Dubard, à l'origine du projet avec son prédécesseur Alain Graesel.
Tentation d'éviter le convent ?
Et c'est dans ses conditions particulièrement exigeantes, qu'il semble que certains imaginent de laisser passer le convent sans lui demander de trancher. Même à hauts risques, un débat essentiel ne peut être évacué sans dommage !
Il faut espérer que le Grand-Maître Marc Henry saura montrer son autorité et ramener tout le monde à la raison !
"Si tu refuses ton propre combat, on fera de toi le combattant d'une cause qui n'est pas la tienne !"
Jean Rostand
Gérard Contremoulin
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Jak BOAZ 22/05/2014 00:03
J and B 18/05/2014 17:44
tabor 11/05/2014 11:25
Christophe 11/05/2014 08:09
Christophe 11/05/2014 07:10
Fabrice 10/05/2014 16:44
joaben 11/05/2014 01:08
Fabrice 10/05/2014 16:45
Wanderer 10/05/2014 14:21
Armanjac 10/05/2014 10:14
tabor 09/05/2014 19:26