Bâle, le chat et la souris : "ambiguïté, ambiguïté, vous avez dit ambiguïté, comme c'est ambigu" !
La phrase est désormais connue : "rompre sans ambiguïté avec les obédiences non régulières". Il se pourrait que les hiérarques de la rue Puteaux apprennent à leurs dépens ce qu'il en coùte de ne pas l'appliquer.
Lorsqu'en juin 2012, 5 Grandes Loges Régulières Européennes publient une déclaration afin d'appeler à une Recomposition du Paysage Maçonnique Français (RPMF) et propose à la GLDF d'en prendre le leadership, elles fixent des conditions parmi lesquelles cette fameuse phrase. Et comme me le rappelait Jean-Jacques Zambrowski, alors Grand Chancelier de la GLDF, on ne peut pas imaginer que cette déclaration aurait été rédigée sans que la GLDF n'ait été associée à son élaboration...
Rappelons qu'il est aujourd'hui "Haut Représentant" de la CMF et à ce titre, signataire de ses déclarations. Par conséquent, nul n'en ignore !
Néanmoins, depuis cette date, la GLDF joue au chat et à la souris sur le thème : cette exigence n'en est pas une car "on ne peut pas rompre ce qui n'existe pas" ! Tiens donc ! Il faut saluer cet exercice de style pour son respect de la plus parfaite tradition jésuïtique !
Or, c'est tout le contraire. Les contacts entre frères de la GLDF et frères et soeurs d'autres obédiences existent bel et bien. Ils se sont institués, institutionnalisés dans des habitudes de fêtes solsticiales communes, dans des banquets, dans des intervisites (!), dans des liens solidement ancrées dans la vie des orients, voire même dans des associations de gestions locales. C'est d'ailleurs pour leur maintien que 81% des députés au convent de juin dernier ont voté !
Pourquoi alors le Grand Maître Marc Henry se confine-t-il dans le déni ?
Il est probable qu'il ne le resterait pas longtemps si les 5 Grandes Loges "continentales" le mettaient au pied du mur et exigeaient, par exemple, la levée sans délai des ambiguïtés sur cette affaire comme sur celle de l'interprétabilité du Grand Architecte de l'Univers (GADLU) ! Mais, je continuerai à ne m'intéresser ici qu'à la première question, la seconde étant exclusivement interne à la GLDF.
J'entends déjà les commentaires de certains de mes habituels contradicteurs, chauds partisans de la CMF et de la "rupture". Je les entends parler de mes "élucubrations", des "faux bruits qu'on fait courir pour faire du buzz", des "rumeurs". Bon...
Néanmoins, pense-t-on vraiment qu'une telle hypothèse soit déplacée ?
Admettons qu'elle ne le soit pas et que le respect de cette exigence soit effectivement posée par les "5" de Bâle.
Et envisageons peut-être aussi que cette exigence soit présentée avant le "moment conventuel" de la TGL ?
Quel sens aurait alors de faire procéder à la modification des règlements généraux ? Et dans ce cas, dans quels buts ?
Et si dans cette nouvelle situation, il se dégageait des congrès régionaux une majorité défavorable à ces propositions ? Qu'en serait-il de l'avenir de la CMF ?
Je ne peux qu'être admiratif devant le soutien "sans ambiguïté" (pour le coup) que notre ami Jean-Laurent continue d'apporter à ce processus...
ET si, et si ... Avec des "si", on mettrait Paris en bouteille...
Certes. Pour ma part, je me satisferai "sans ambiguïté" de la mise à la poubelle (de l'histoire, bien entendu) du projet de rupture...
Gérard Contremoulin
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