De retour de la rue Puteaux, ce 19 novembre...
Mes lecteurs non maçons me le pardonneront et les maçons en comprendront les raisons, je ne ferai pas le compte rendu d'une tenue maçonnique à laquelle je viens d'assister à la Grande Loge de France.
Et tous remarqueront que, depuis les débuts de ce blog, c'est une règle que je respecte : ne jamais rapporter au dehors les propos tenus par les uns et par les autres pendant une "Tenue" (réunion maçonnique) de loge. On touche là l'un des aspects du secret maçonnique. Ce silence imposé constitue la garantie de la libre parole pendant les travaux.
En revanche, ce que je puis dire à titre personnel concerne les impressions, les réflexions que ces quelques heures m'ont permis d'avoir et de faire ; en quelque sorte, le bénéfice que j'en ai tiré. Ce que les francs-maçons ont coutume d'évoquer en parlant d'avoir ou non "touché leur salaire".
D'abord le sentiment rassurant d'une superbe organisation de la soirée, certes avec des invités de marque mais aussi de nombreux participants venus de beaucoup d'horizons, tant géographiques qu'obédientiels.
Rassurant et enthousiasmant par la hauteur des propos tenus par rapport à la situation qui fait rage autour de nous et qui provoque tant d'exclusions, de replis sur soi, de renoncements, où la recherche du bouc émissaire devient souvent la seule alternative à sa propre insuffisance...
J'ai moi aussi le droit de rêver...
C'est pourquoi j'ai envie de ne retenir que les propos qui m'on paru être d'une certaine hauteur et qui m'ont ouvert des perspectives pour mon propre travail. Le franc-maçon découvre encore, même après plus de 30 ans de travail en loge, qu'il lui faut toujours préférer le propos qui "augmente" comme dirait Saint Exupéry à celui qui stagne, faute de clairvoyance et/ou de perspective.
Merci à mes frères qui m'ont invité. Ce fut un moment de grande fraternité, de ces moments dont on ne voudrait pas voir la fin mais qu'au contraire, on veut poursuivre...
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Ce 19 novembre est aussi cette nouvelle, reçue juste avant cette Tenue, de l'envoi d'une lettre de la Grande Loge Régulière de Belgique à la CMF.
C'est encore La Lumière qui nous donne cette information que confirme Alain Juillet. Ainsi donc le boulet que j'avais annoncé voici quelques jours, arrive d'Outre-Quiévrain. La GLRB, par la plume de son Grand-Maître Jacques François, somme Marc Henry de sortir de l'ambiguité sur les intervisites ! C'est quasiment au mot près ce que nous répétons, les uns et les autres, depuis juin 2012, peu après la déclaration de Bâle !
N'était-il pas imprudent de nous désigner si vite et sans ménagement comme fauteur de rumeur, comme agitateur, comme "déblogueur" selon l'expression d'un Grand-Maître qui ne peut reprimer son inexorable mais malheureusement paradoxale envie de bloguer ?
Car l'échéance est là et il va falloir payer l'encours de la carte de crédit ! Et afin de mettre les points sur les i, Alain Juillet, président de la CMF passe une pincée de sel sur les plaies en déclarant à La Lumière ;
"Les Belges veulent vérifier la régularité de la GLDF, il est donc naturel qu’ils demandent des engagements écrits."
Faut-il penser comme Michel Singer (voir commentaire de l'article de F. Koch) que "la messe est dite" et que :
La Grande Loge de France ne votera pas l’interdiction de visite des obédiences irrégulières dont bien entendu le chef de file est le Grand Orient de France. L’affaire sera bouclée à la Tenue de Grande Loge de décembre et les cinq Grandes Loges Européennes se retireront de toute négociation.
Son expérience tant de la Grande Chancellerie de la GLDF que des relations internationales et même si le fait qu'il soit aujourd'hui membre de la GL-AMF, l'obédience d'Alain Juillet, peut le faire apparaître comme juge et partie, son expérience peut informer sur l'état de la situation !
Alors oui, on peut retenir l'hypothèse, heureuse selon moi, que le cauchemar qu'est la CMF en arrive au bout de sa nuit et que les risques de rupture d'avec les obédiences non régulières se dissipent avec les brumes du matin !
Et pour que les choses soient bien claires, si la CMF devait poursuivre son chemin en écartant cette clause de rupture des intervisites et que nous puissions poursuivre les relations fraternelles comme avant ce mois de juin 2012, alors il n'y aurait rien à redire puisqu'alors plus rien ne nous concernerait !
Alors, oui, j'ai moi aussi le droit de rêver à des lendemains maçonniques où les tentations d'élever des murs entre des fratries, des fraternités, des obédiences se seraient évanouies...
Gérard Contremoulin
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