Alain Graesel reprend du service et "sonne la charge".
Selon une information révélée par La Lumiere, Alain Graesel ancien Grand-Maître de la Grande Loge de France, "sonne la charge" et ré-enclenche les hostilités avec le GODF et la GLNF...
Toujours prompt à déterrer la hache de guerre contre la rue Cadet, il se livre à une charge aussi excessive que non argumentée dans un texte destiné aux membres du Conseil Fédéral et au Grand-Maître de son obédience.
Sa règle : taper d'autant plus fort qu'on a d'autant moins d'argument. Ne se fiant qu'à son imaginaire qu'il a fécond, on le retrouve dans le scénario de la forteresse assiègée où il se persuade que la GLDF est l'objet d'attaques incessantes de la part du GODF et de la GLNF. Au moins cela a-t-il le mérite de lui permettre d'exister...
Extraits.
sur le GODF :
"Depuis des temps immémoriaux, et comme vous le savez, c'est devant le GODF, obédience phare guidant le peuple maçonnique qu'il faudrait se tenir le petit doigt sur la couture du pantalon"
sur la GLNF :
"Aujourd'hui le patron d'une obédience qui ne recrute que parce qu'elle a la reconnaissance du Vatican londonien nous tire à boulets rouges. En bref : ça canonne comme dirait Blücher. Dans le profane on dirait facilement que c'est du "foutage de gueule" (pardon pour la vulgarité du propos) et on réagirait. "
On appréciera l'élégance du style et l'élévation du propos ! Mais il nous y a habitué.
Soyons sérieux.
Depuis juin 2012, date de l'appel de Bâle, on cherchera vainement une prise de position du GODF hostile a la GLDF ou à la CMF. Quoiqu'on ait pu lire sur la blogosphère, il n'en existe pas Et si l'on maintient qu'il en existe, qu'on les cite...
En revanche, j'ai indiqué, souvent, sur ce blog combien je désapprouvais le projet de rupture des relations imposé dans cet appel. Et je l'ai fait parce que cela mettait en cause les relations avec l'obédience à laquelle j'appartiens.
Il faut s'appeler Alain Graesel pour vouloir faire passer "Sous la voûte étoilée" qui est un blog personnel, le mien en l'occurrence - et qui n'engage donc que moi - pour le blog du GODF. Peut-être faut-il qu'il prenne conscience que le style "la voix de son Maître" n'a pas cours rue Cadet !
Par contre, on trouvera sous sa plume, et avec une régularité (au moins une qui lui est reconnue) de métronome, des attaques contre la maçonnerie du GODF. Et cela déjà bien avant l'appel de Bâle...
C'est le cas de cet argument sur le soi disant "hégémonisme du Grand Orient de France". Alain Graesel s'applique depuis bien longtemps à accréditer cette thèse. Au point que finalement il s'est habitué à le penser. C'est le môle autour duquel il bâtit toute explication. Tout se passe aujourd'hui comme s'il avait besoin de le dénoncer pour se sentir fidèle à ses engagements. Son texte d'ailleurs le rappelle.
Au delà de cette polémique...
Il faut néanmoins en sortir pour aller à l'essentiel et s'intéresser aux principaux thèmes qui devraient être traités dans les prochains convents (GLFF, GLDF, FFDH, GODF), et notamment envisager l'avenir de la franc-maçonnerie française et des obédiences qui la compose.
... de quoi avons-nous besoin ?
Dans une société en proie à l'éclatement, où les solidarités s'éteignent, où les communautarismes sont en passe de s'imposer, où l'anti-maçonnisme est en constant regain, où le lien républicain s'émousse, où les droits de l'Homme et plus particulièrement ceux des femmes sont remis en cause, plus que jamais le précepte maçonnique "Réunir ce qui est épars" devrait s'imposer. Les ponts sont bien plus porteurs d'avenir que les murs de la honte élevés par les égoïsmes ou les patriotismes d'organisation.
Alors, au centre des préoccupations de nombre de maçons, soeurs et frères, se trouve l'union des francs-maçons, la possibilité de continuer de travailler ensemble, c'est-à-dire le maintien des relations fraternelles inter obédientielles et le maintien des droits de visite !
Ce point, qui a fait l'objet de débats échevelés au sein de la GLDF, s'exprime finalement très simplement : faut-il maintenir ou rompre les relations avec les obédiences non régulières ? Il est crucial et intéresse le "monde maçonnique" dans son ensemble.
On peut trouver étonnant qu'après les votes du convent de juin puis du "moment conventuel" de sa Tenue de Grande Loge de décembre 2014, lesquels avaient tranché en rejetant clairement la rupture avec les obédiences "non régulières", Alain Graesel se lance à nouveau dans cette bataille.
Alors, de quoi s'agit-il ?
- Agit-il en franc-tireur ?
Il est homme à engager des combats. Ce serait néanmoins surprenant sauf à ce qu'il se pense "en mission"... Mais au nom de qui ?
- Voudrait-il réveiller les ardeurs de ceux des frères qui voulaient la rupture en sonnant cette charge ?
C'est un classique du genre. Ceux qui ne peuvent obtenir quelquechose (ici la rupture) par une décision démocratique tentent de l'imposer par les faits. Il leur faut alors créer les conditions de cette rupture et en rendre responsable celui d'avec lequel on veut rompre. Les études sur la théorie du complot regorgent d'exemples. Encore faudrait-il pour que cela fonctionne que le GODF se prete à cette supercherie... La ficelle est quand même un peu grosse.
- Considère-t-il que ces votes, parce qu'ils n'expriment pas ses propres positions, ne mériteraient qu'une seule chose : être inversés ?
Ce serait faire bien peu de cas de la démocratie interne.
- Veut-il soutenir un candidat à la Grande Maîtrise qui rechignerait à tenir son propos ?
A François Koch, il soutient le contraire. Il engage même une polémique avec lui en arguant d'une manipulation de son texte (sans dire d'ailleurs en quoi il l'aurait été). On notera au passage que cette méthode qui consiste à créer une 2° affaire dans l'affaire pour faire oublier la première a été théorisée et bien souvent utilisée par Charles Pasqua.
Quoiqu'il en soit, dans le texte publié, le journaliste conclut qu'Alain Graesel place, à leur corps défendant, chaque candidat dans la position d'avoir à lui répondre...
En exprimant une position aussi tranchée, Alain Graesel, s'il soutient l'un des quatre candidats, place ce dernier en difficulté, l'obligeant à s'exprimer sur une question sensible...
Les votes du 20 juin qui sanctionneront les débats nous fourniront les réponses.
Un système électoral implacable.
Néanmoins, il faut comprendre toute la difficulté de cet exercice démocratique dans le système électoral en vigueur pour l'élection du Grand-Maître de la Grande Loge de France .
Le premier tour de scrutin est une confrontation entre tous les candidats. Celui qui obtient le moins de voix est éliminé. Et ainsi de suite à chaque tour jusqu'à ce qu'une majorité s'exprime entre les deux derniers candidats.
Ce système qui procède par élimination, place chaque candidature (le candidat, sa personnalité, son programme, sa campagne interne) devant le convent. Une fois engagés dans un tel processus, les candidats sont dans une telle situation de concurrence, que tout désistement est quasiment impossible.
La décision de s'y engager est donc particulièrement grave. Elle suppose que chaque candidat procède à une évaluation très pointue de sa situation et des perspectives qui s'ouvrent ou pas pour lui. Et cela bien au delà des habituelles assurances de soutien qui ne manquent pas d'être données mais dont l'issue reste toujours incertaine. Ce qui repose sur une grande perspicacité, une grande capacité d'analyse et un grand sens de la responsabilité.
C'est d'autant plus le cas cette année où quatre candidats sont actuellement déclarés et avec de tels enjeux de "politique maçonnique" comme dirait Alain Graesel...
Ce système a été choisi par les frères de la GLDF. Et, s'il leur convient, c'est la seule chose qui compte.
Gérard Contremoulin
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