I comme Irresponsable...
Il était de bon ton de dire il y a une vingtaine d'années que nous avions la "droite la plus bête du monde" ! Aujourd'hui, plus de jaloux... ceci concerne tout le personnel politique...
Les attentats de Nice auront été un révélateur du désarroi national face à la terreur dans laquelle un seul homme peut plonger toute une nation ! Car nous en sommes là. Un seul individu peut désormais organiser un attentat de grande ampleur sans qu'il soit identifiable de manière formelle, c'est-à-dire qu'il soit possible de le mettre hors d'état de nuire.
Et dire le contraire relève de l'irresponsabilité la plus totale et d'une mauvaise foi politique coupable.
Jean-Marie Colombani a commis une analyse tout à fait pertinente. Tout au plus peut-on lui suggérer de ne pas faire des déclarations d'Alain Jupé sa seule cible. On ne peut certes pas le suspecter de sympathies jupéistes, mais le journaliste qu'il est doit aller au bout de son investigation !
Et signaler par exemple, comme Nicolas Rinaldi dans Marianne avec son concours Lépine du "Yaka-Focon" :
Eric Ciotti
Jean-Pierre Raffarin
Henri Guaino
Robert Ménard
Et, pour accréditer cette idée de concours Lépine, l'ancien président n'est pas en reste en se lançant dans une polémique vraiment déplacée dimanche soir sur TF1.
Extrait de l'article d'Olivier Picard sur Le Plus de l'Obs :
Martial jusqu’au bout, le commandant en chef Sarkozy est prêt à faire la guerre et lance aux Français un très viril : "c’est eux ou nous". Pour le coup, Alain Juppé est battu dans la compétition de surenchère que se livre les figures de la droite. C’est à qui sera le plus musclé dans la pétaudière.
Dans ce contexte, pas de place pour le sentiment d’unité nationale de la classe politique, réduit puis pulvérisé sur le ton de l’ironie volontairement réductrice. Pas d’espace pour le dialogue républicain digne et serein ou la force tranquille des confrontations des stratégies dans des rencontres de travail à l’Élysée. Rambo Sarko préfère le rôle et le verbe du commandant Sylvestre des Guignols:
"Est-ce que vous croyez que le souci des Français, c’est de savoir si on va se faire des risettes, des sourires. Si on va se tendre la main ?"
Du Trump dans le texte plus que du Churchill, homme de guerre s’il en fut, et qui face à "la guerre" (puisque nous sommes "en guerre") avait choisi, lui, de faire de son adversaire travailliste Anthony Edenson (vice-premier) ministre de la guerre dans un cabinet d’union nationale.
Mais n’est pas Churchill qui veut. Il faut pour cela avoir autre chose dans le ventre qu’une âme de petit caïd de banlieue (ouest) assoiffé de revanche politique partisane qui offre aux terroristes de Daech le plus beau cadeau qui soit : l’affrontement indigne entre deux présidents de la République française.
Un Tsunami politicien.
Ces débordements, délibérés, montrent à quel point la campagne présidentielle emporte tout sur son passage. Le populisme règne sans partage et les arguments de tréteaux remplacent les réflexions de fond.
Et nous n'en sommes qu'à l'avant-première de la primaire à droite !
Dans ce gloubi boulga, seule la voix de Valérie Pécresse se distingue sur BFMTV...
Le ministre de l'Intérieur a vraiment fait le travail et j'imagine que ça a dû être très dur pour lui. Je pense qu'il faut qu'on reconnaisse ce qui a été fait.
Les esprits chagrins relèveront que c'était avant le carnage de Nice...
D'autres, que personnes à droite ne s'était risqué à s'exprimer sur les résultats de l'ensemble des manifestations de l'Euro 2016, excepté l'après match à Marseille...
La responsabilité dans notre démocratie représentative est double.
Politique au moment de la fin d'un mandat et si l'on en brigue la réélection. Et même si "le bilan n'est pas le programme" selon l'aphorisme bien connu, les citoyens peuvent toujours établir un lien entre le contenu d'une campagne (les "promesses") et la manière dont aura été exercé ledit mandat.
Ethique durant le déroulé du mandat que l'élu doit exercer "en conscience" et sans trop de contrôle citoyen. Car aucun mandat n'est impératif. L'élu est confronté, en quasi permanence, à l'actualité qui apporte son lot quotidien de faits imprévus, voire imprévisibles...
Sa responsabilité est complètement engagée. C'est là que se joue la différence entre être au pouvoir et être dans l'opposition. Les premiers se coltinent cette actualité en tentant de la relier tant bien que mal à leurs "promesses" et les seconds jugent leurs actions sur cette actualité à l'aune des promesses en en profitant pour lancer leurs propres propositions alternatives, d'autant plus férocement qu'ils ne seront pas tenus de les appliquer à cette même actualité.
Mais...
Portant leurs jugements et le plus souvent leurs critiques sur le pouvoir, l'opposition ne mesure pas toujours ce à quoi l'engage la nature et la forme de ses critiques. Et cela, en règle générale, à droite comme à gauche. C'est l'une des causes profondes du désintérêt pour la chose publique et pour les élections...
Il y a là matière à réléchir à la manière d'inverser cet état de fait. La citoyenneté est le fruit d'une éducation. On ne naît pas citoyen, on le devient. Et puisque le politique n'impose plus le respect, la solution ne peut pas venir de lui tant que ce respect ne sera pas restauré.
Il y a donc un espace pour l'éducation à la citoyenneté qu'il faut occuper. Un espace dans lequel on ne se bouscule pas vraiment...
Sauf les populistes, à droite et à gauche, pour lesquels seul compte le fait d'abattre le pouvoir en place. Les moyens employés sont tels, à la fois par la violence des propos, des attaques personnelles, que par la démagogie des propositions qu'ils peuvent séduire les déçus, toutes celles et tout ceux qui ne trouvent pas de satisfaction dans la politique gouvernementale, quelle qu'elle soit.
Ces professionnels de l'oppositionnisme ont, à des moments sombres de notre histoire, réussi à s'imposer. A chaque fois, les droits de l'homme, la garantie des libertés individuelles, la liberté de penser et la liberté de conscience ont toujours eu à en souffrir.
Où en sommes-nous ?
A chacun de répondre "en conscience" et à prendre ses ... responsabilités.
Gérard Contremoulin
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