P comme pudeur
À moins que ce ne soit G comme gêne...
Etre confronté à la submersion de l'affect, à l'obligation de la moquerie de soi pour passer le cap, cet humour qui dissimule plus ou moins adroitement l'émoi qui vous submerge !
Les digues du self-control se sont rompues sous l'assaut d'une bouffée d'émotions.
Un jour, vous le colosse, réputé pour la grande maîtrise de ses émotions, qui ne laisse rien paraître de ses affects, vous vous retrouvez devant une scène des plus émotives qui vous rétablit au rang tout simple d'humain, sensible aux émois, aux troubles : cet enfant de quelques mois, ou cet ado face à ses ses premiers émois, qui plonge son regard dans le vôtre.
Cet égard qu'il vous porte vous renvoie à vous-même : comment dois-je répondre à cette interpellation ?
Ou ce concertiste qui tire de son instrument des sons qui vous font redécouvrir un morceau cent fois écouté et qui brusquement vous embrume les yeux...
Ou encore cette interprétation, très particulière, de l'hymne à la Joie de la IX° symphonie de Beethoven...
Ce trouble qui nous assaille, parfois, nous allons essayer de le cacher, de le surmonter ou bien de l'accepter, tel qu'il est, pour ce qu'il est...
C'est alors que nous sommes en situation de comprendre, ou pas, ce que l'humanité attend de chacun de nous.
Gérard Contremoulin
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