Landmark et usage épistolaire présidentiel à la GLNF.
Le Grand-Maître de la GLNF, Jean-Pierre Servel, vient d'adopter une attitude particulièrement contre-productive par rapport à l'objectif officiel des Rencontres La Fayette.
Le 15 juin, il s'adressait au Président de la République Emmanuel Macron pour lui donner des gages de compréhension en démarquant la GLNF des obédiences libérales adogmatiques sur la question-clé depuis 1877 de la croyance en Dieu. Et il appuie sa démarche sur des faits récents qui avaient conduit certains à engager une polémique avec le GODF et son Grand-Maître.
Voici cette lettre :
Il faut reconnaître à Jean-Pierre Servel d'avoir toujours eu l'honnêteté d'affirmer sa différence, y compris lors des premières Rencontres La Fayette, en 2015 au Temple Arthur Groussier du GODF.
Dans son propos, il avait proclamé, non sans humour, que ce qui serait vraiment "historique" dans ces rencontres serait le rétablissement de l'obligation de croire en Dieu au GODF !
A l'époque, j'avais conclu à une attitude éclairée où chacun exprimait franchement les raisons pour lesquelles nous n'étions pas d'accords.
Malaise.
Mais cette lettre, publiée dès le lendemain des 4° Rencontres, crée une indéniable atmosphère de malaise : erreur grossière ou propos calculés ?
Chacun des maçons du GODF qui estiment que se parler vaut toujours mieux que s'ignorer -dont je suis- peuvent maintenant mettre en doute la sincérité des paroles aimables et fraternelles tenues par les dignitaires de la GLNF. A quoi servent nos échanges s'ils conduisent, dès le lendemain, à ce type de propos ? Cette lettre donne raison à tous les réfractaires et détracteurs des Rencontres...
Une pratique obédientielle ?
Car ce n'est pas la première fois. En tout état de cause, on est désormais en droit de se demander si Jean-Pierre Servel n'est pas en train de renouer avec ce qu'il avait pourtant considéré à l'époque comme une erreur capitale de son prédécesseur François Stifani : se mêler de politique en faisant valoir sa différence avec les autres obédiences, en offrant ses services en des termes à peine dissimulés.
D'autant plus surprenant que ce type d'attitude prend, pour le moins, une distance certaine avec le 6° des 12 points de la "Règle" de la GLNF.
Le 24 janvier 2008, François Stifani, alors Grand-Maître de la GLNF, avait écrit cette lettre à Nicolas Sarkozy :
Une sérieuse marche arrière.
- Le désir est-il la marque de notre imperfection ?,
- Toute vérité est-elle définitive ?
- La culture nous rend-elle plus humain ?
Tels étaient les sujets de l'épreuve de philosophie du bac 2018, ce matin.
Quel aurait été celui choisi par Jean-Pierre Servel ?
Sans hésitation le 2° présente pour moi les meilleures raisons pour conforter la démarche maçonnique. La GLNF-de-cette-lettre est-elle la GLNF-des-Rencontres ? Janus est certainement un symbole fécond pour les réflexions, enfin les tactiques beaucoup plus que les stratégiques.
Vouloir travailler à réunir ce qui est épars se heurte parfois à des himalayas. Faut-il pour autant abandonner ? Certes non, mais aujourd'hui, la GLNF vient d'enclencher une sérieuse marche arrière.
Gérard Contremoulin
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