Chers amis et voisins européens, veuillez laisser une lumière allumée pour l'Ecosse.
Ce 31 janvier 2020, le Royaume Uni quitte l'Union Européenne.
Le peuple du Royaume Uni a voté pour le Brexit il y a trois ans. Sa décision est maintenant respectée. Que les conséquences aient été volontairement dissimulées pendant la campagne qui a opposé les Brexiters et les Remainers reste l'affaire des électeurs. Cela ne nous regarde pas. Même si on n'en pense pas moins.
Néanmoins, il n'est pas inutile de rester attentif aux appels de celles et ceux qui réclament désormais leur autodétermination. C'est le cas de l'Ecosse.
Sa Première ministre, Nicola Sturgeon, renouvelle sa volonté de rester dans une lettre aux parlementaires européens.
«Chers amis et voisins européens,
Le Royaume-Uni quitte l’Union européenne ce soir. Ce sont des mots que j’espérais ne jamais avoir à écrire. Notamment parce qu’une majorité écrasante de citoyens écossais n’ont pas voté en faveur de cette décision. L’Ecosse est une fière nation européenne et je regrette profondément la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne.
Cette dernière a rassemblé des nations indépendantes partageant les mêmes idées, sur un pied d’égalité, afin qu’elles travaillent ensemble pour le bénéfice mutuel de tous nos citoyens. Ces avantages, notamment le fait de faire partie d’un marché unique de plus de 500 millions de personnes, sont bien connus en termes économiques. Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas de chiffres – il s’agit de personnes.
Dès le début du processus de Brexit, j’ai clairement indiqué que l’Ecosse resterait leur pays et qu’ils sont les bienvenus. De même, plusieurs milliers d’Ecossais ont trouvé leur place dans des pays européens et je suis reconnaissante de l’accueil chaleureux qu’ils continuent de recevoir.
L’Ecosse se trouve peut-être à la frontière de l’Europe, mais nous avons toujours été – et voulons rester – au cœur de l’Europe. Les Ecossais ont énormément bénéficié de la possibilité de vivre, de travailler et de voyager dans le reste de l’Union européenne.
Les liens qui unissent le peuple écossais et les nations de l’Union européenne sont profonds. Je crois que l’Ecosse a le droit de choisir son propre avenir et que la meilleure option pour l’Ecosse est d’être un pays indépendant, au sein de l’UE. En attendant, nous resterons aux côtés du reste de l’Europe dans le cadre de nos valeurs et de nos intérêts communs.
La sortie du Royaume-Uni de l’UE sera peut-être marquée par des célébrations dans d’autres régions du Royaume-Uni, mais je vous écris aujourd’hui – un jour très symbolique – pour envoyer un message fort de solidarité et d’espoir à nos amis et voisins européens.
L’Ecosse espère vivement reprendre, à l’avenir, son adhésion à l’Union européenne, en tant que membre à part entière. Cela signifierait beaucoup pour le peuple écossais de savoir que nos amis européens restent solidaires avec nous en cette période. Veuillez laisser une lumière allumée pour l’Ecosse".
Réussira-t-elle à franchir le parcours du combattant pour atteindre son objectif ? Il faudra aux peuple écossais beaucoup de détermination pour surmonter les obstacles institutionnels que ne manqueront pas de leur opposer les anglais.
Le principe d'autodétermination des peuples joue autant pour le brexit que pour le Remain de l'Ecosse.
Et pourquoi ne pas lui manifester notre solidarité.
Pour les amis facétieux qui pourraient s'étonner du port d'un kilt, vêtement masculin de tradition, il faut rappeler que le qualificatif "d'écossais" désignait au XVIII° siècle, tous les hauts-grades, de quelques systèmes que ce soit, le REAA n'arrivant en France qu'au début du XIX° (1802 pour les premières pratiques et 1804 pour son intégration au GODF).
Gérard Contremoulin
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