"Choisir son camp" certes, mais celui de la paix !
Rassemblement avec drapeaux palestiniens et israéliens le jour anniversaire de la réunification de Jérusalem en mai. Crédit photo : Sébastian Scheiner/AP
L'affaire M'Bala M'Bala a délié les langues, stimulé les réflexions qui se transforment parfois en un précipité étrange.
Les thèmes évoqués vont de la censure, la liberté d'expression, aux tribunaux des juridictions judiciaires et administratives et au Conseil d'Etat en passant par les lois mémorielles et les déviations de la pensée que sont le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie et les conflits du Proche et du Moyen-Orient .
A propos du Proche-Orient, des israéliens, des palestiniens et du conflit qui les oppose, je crois n'avoir jamais entendu phrase aujourd'hui plus belliciste, plus insensée que :
"il faut choisir son camp !"
Certes, mais lequel ?
Cela suppose de briser certains tabous que je m'imposais de respecter, faute peut-être d'avoir le courage d'affronter certains de mes amis.
Je désapprouve l'actuelle politique colonialiste visant le "Grand Israël" du gouvernement israélien. Suis-je pour autant antisémite ? Non, je ne le suis pas. En revanche, on pourrait me dire antisioniste à la condition de prendre comme référence historique Ariel Sharon et non pas le concept formulé et développé par Théodor Hertzl !
Je désapprouve la politique du Hamas. Suis-je pour autant anti palestinien ? Non, je ne le suis pas. Je soutiens l'action de l'autorité palestinienne de Mahmoud Habbas.
Je refuse cette idée qui fait que selon le soutien que l'on apporte, on serait automatiquement "l'anti" de l'autre camp !
Deux peuples et deux territoires.
Les accords d'Oslo signés par Yasser Arafat et Yitzhak Rabin prévoyaient deux peuples sur deux territoires. La politique de colonialisation conduite depuis Ariel Sharon et sa provocation sur l'esplanade des Mosquées pèsent lourd dans leur sabotage... Ils ouvraient pourtant la voie vers un processus de paix, certes long et périlleux. Le Premier ministre israélien y a perdu la vie, assassiné par l'un des siens !
Une 3° voie : le camp de la Paix.
On ne fait bien la paix qu'avec ses ennemis. Cette sentence tendrait à infirmer la possibilité d'existence de cette 3° voie. Et pourtant, il faudra bien sortir de l'actuelle impasse où les bellicistes de chaque camp veulent maintenir les peuples.
Gérard Contremoulin
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