GLNF : le centenaire.
Médaille du centenaire de la GLNF - Arthus-Bertrand
Ajout du 10.12.2013 à 19:20
Pour suivre plus en détails les cérémonies du centenaire de la GLNF et sa Tenue de Grande Loge, cliquez sur le "Myosotis de Dauphine-Savoie".
On lira avec attention notamment ce paragraphe consacré à l'intervention du Délégué de la Grande Loge de Turquie :
Le délégué de la Grande Loge de Turquie a rajouté, concernant la recomposition du paysage maçonnique français que sa Grande Loge «ne reconnaitra aucune solution qui n'est pas acceptable pour la GLNF », en considérant que ce choix est la projection d’une réalité : «Aucune solution en France qui est inadmissible pour la GLNF - une GLNF en paix et harmonie- n'est viable ».
Vendredi 6 décembre, la GLNF fêtait son centenaire, à son siège de la rue Pisan.
Héritière du GODF (!) ou plus exactement, produit d'une scission en réaction à la mise en oeuvre de la décision de 1877 (abandon de l'obligation de croire en dieu et en l'immortalité de l'âme) et à l'orientation considérée comme une dérive "matérialiste" prise par le GODF, la GLNF est constituée le 5 octobre 1913 sous le n om de Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et les Colonies. Elle sera reconnue régulière par Londres le 3 décembre 1913.
La croyance en "Dieu" puis en un "Etre suprème" est en effet le premier crédo, la première "norme" qui permet à la GLUA de reconnaître comme régulière une Grande Loge. Ce qui fut rappelé au GODF le 28 novemnre 1884 par une lettre du Grand Secrétaire Shadwell H Clerke.
Trois blogueurs étaient invités à la cérémonie du centenaire : Jiri Pragman (le Blog Maçonnique), Jean-Laurent Turbet (Le Bloc note de Jean-Laurent) et François Koch (La Lumière). Jiri avait annoncé qu'il ne fallait pas s'étonner de son absence par obligation de garder la chambre. On trouvera donc les comptes rendus de cet évènement sur La Lumière et sur le Bloc-notes de Jean-Laurent.
J'ai peu de choses à dire sur le déroulement d'un évènement auquel je n'ai pas assisté. En revanche, un tel anniversaire qui intervient dans le contexte du retrait de sa reconnaissance de régularité par la GLUA, présente un beau sujet de réflexion.
La présence de "plus de 60 délégations d'obédiences régulières du monde entier" tend à accréditer l'hypothèse qu'un processus de normalisation serait amorcé vers le rétablissement des relations avec Londres. C'est un élément important à prendre en compte dans cette période de construction de la Confédération Maçonnique Française.
Est-ce pour marquer l'importance de cet éventuel retour que la date choisie pour fêter le centenaire est celle qui se rapproche le plus de la décision de Londres et non de la création effective de l'obédience ?
Dans le même temps, la présence de "la Grande Maîtresse de la Grande Loge Féminine de France, que j'apprécie beaucoup" dira Jean-Pierre Servel précisant néanmoins qu'il n'a "pas l'intention de féminiser l'obédience", est à elle-seule, une véritable surprise, en tous cas assez iconoclaste. Particulièrement lorsqu'il l'a présente sous son titre.
Jean-Pierre Servel et Catherine Jeannin-Naltet
En effet, "les basic principles", dans la version de 1929, seule explicitement reconnue par la GLUA, disposent dans son paragraphe 4 : "qu'une Grande Loge ne doit avoir quelque relation maçonnique que ce soit avec des loges mixtes ou des obédiences qui acceptent les femmes parmi leurs membres".
La GLNF a donc placé son centenaire dans une perspective d'ouverture étonnante et qui mérite d'être soulignée.
Gérard Contremoulin
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