La franc-maçonnerie incompatible avec le catholicisme selon Mgr Barsi
Samedi 19 février, la Grande Loge Nationale Régulière de la Principauté de Monaco était officiellement consacrée, confirmant au grand jour la présence de la franc-maçonnerie sur le Rocher ainsi que son indépendance. L'archevêché réagit en l'estimant incompatible avec la doctrine de l'Église. Verbatim.
La position de l'Église se situe au niveau le plus profond qui est celui de l'incompatibilité des principes, tant sur le plan de la foi que des exigences morales.
Plusieurs éléments peuvent être soulignés :
1/ La franc-maçonnerie entretient et cultive la notion de secret, réservant son accès à quelques initiés et en désignant tous les autres comme des profanes. Dans la foi catholique, l'Évangile du Salut, proclamé et vécu par le Christ, est offert et accessible à tous. En toute personne humaine quelle qu'elle soit, est reconnue l'image et la ressemblance avec Dieu.
2/ La franc-maçonnerie ne reconnaît en dernière instance que la raison humaine, hors de toute Révélation. Nous lisons dans le catéchisme de l'Église catholique (N°35) que : « Les facultés de l'homme le rendent capable de connaître l'existence d'un Dieu personnel ». La tradition biblique affirme déjà la profondeur du lien entre la connaissance par la foi et la connaissance par la raison. Il est donc raisonnable pour toute personne humaine de croire en Dieu, en étant ouvert à la « grâce » qui est un don provenant de son amour, et qui vient parfaire en même temps sa foi et sa raison.
3/ La franc-maçonnerie s'appuie sur les constitutions d'Anderson (Angleterre 1723) qui, s'inspirant de la philosophie dite « des Lumières », opposent « les Lumières de la raison » à « l'obscurantisme » de la religion, sous entendus de l'Église catholique. Dieu n'est pas présenté comme un Dieu personnel susceptible d'entretenir des relations et une alliance avec les hommes, mais comme le « Grand Architecte de l'Univers ». Considéré comme une référence plus ou moins lointaine, il ne saurait être Père et l'homme ne pourrait être pour lui un partenaire. Affirmer l'existence de ce « personnage » n'équivaut pas à professer la foi catholique en un seul Dieu révélé dans le mystère trinitaire du Père, du Fils et de l'Esprit Saint. Parce qu'il est le Dieu d'amour, une communion est possible entre lui et l'homme, et les sacrements sont l'expression de cet amour fidèle rejoignant l'homme dans son existence quotidienne.
4/ La franc-maçonnerie entend se situer du côté de la philosophie en affirmant une distance entre philosophie et religion. Dans la foi catholique, c'est la personne humaine dans son unité indivisible qui raisonne et qui croit. La foi éclaire la raison. Elle structure l'acte de foi du chrétien. Aussi la foi du chrétien ne peut elle partager des philosophies incompatibles avec les principes de la foi catholique. Tout en reconnaissant la liberté de la démarche personnelle, l'Église affirme que cette liberté lui permet d'adhérer à la Vérité qui a un nom, Jésus le Christ. En conséquence, elle ne peut accepter le relativisme pour lequel chacun peut être sa propre norme ou sa propre fin." Monaco Telecom Info.