Mariage pour Tous : l'Etat chez lui, les églises chez elles !
L'association EGALE et son président, Gérard DELFAU, ancien Sénateur, nous adresse ce communiqué : "L'Église catholique viole la neutralité de l'école et fait de la politique", à propos d’une circulaire s’opposant
au mariage pour tous, envoyée par le secrétariat de l’Enseignement catholique aux 8.500 écoles qui sont sous sa responsabilité. Les représentants de l’Église contreviennent ouvertement et de façon inacceptable au principe de
neutralité de l’école… Et Gérard Delfau de conclure :
Décidément ce XXI siècle ressemble étrangement aux débuts de la III République, quand l’Église luttait pied à pied, aux côtés des conservateurs, contre le progrès social, l’émancipation des individus, et l’esprit critique. En 1905, il s’est trouvé des Républicains des deux rives pour faire front commun et établir le principe de laïcité. Il faut souhaiter que renaisse aujourd’hui la même alliance sur ce sujet crucial !
Les protestations se multiplient
Chez les laïques, contre cette circulaire du Secrétariat de l'enseignement catholique, on s'accorde pour dénoncer :
"Que les curés, conférence des évêques et autres docteurs de la Foi prétendent à dire la Loi en matière de mariage et de parentalité (dont chacun sait qu'ils sont de grands experts) est déjà, en soi, inacceptable dans une République laïque.
Mais qu'ils utilisent leurs écoles , dont il y a lieu de rappeler qu'un très grand nombre sont financées sur des fonds publics, comme instrument de prosélytisme et tribune politique, est une atteinte intolérable au principe intangible de neutralité de l'école et à la liberté de conscience des élèves , des parents, des enseignants."
Car les Cathos mènent la danse.
Mais les cathos ne sont pas les seuls à se manifester contre le Mariage pour Tous. Les trois religions mettent en sourdine leurs divergences pour présenter un front uni. Les sites cathos (souvent intégristes) publient régulièrement des manifestes et des appels des autres religions et développent leurs argumentaires.
Mais, c'est M. Barbarin et M. 23 qui avaient ouvert la voie, en sortant de leurs cathédrales où ils auraient dù rester, pour prendre une position publique.
Le Vatican, par la voix de Benoit 16, alias "Pontifex" sur Tweeter, a amplifié cet encouragement à "sortir" !
Il le fait en s'appuyant sur une prise de position du Grand Rabbin Gilles Bernheim. Quant à Dalyl Boubakeur, le Recteur de la Grande Mosquée de Paris il n'est pas en reste.
C'est ainsi que, par un touchant oecuménisme dont Jean XXIII, le pape rénovateur de Vatican II, n'aurait pu rêver, les religions du livre psalmodient la même antienne : non au mariage gay !
Pourquoi ?
Lorsqu'elles se retrouvent ainsi, en faisant l'effort de passer outre leurs défiances (euphémisme osé), elles manifestent un conservatisme qui trouve de l'écho chez leurs propres fondamentalistes. Et la volonté de mobiliser ce type de troupes n'y est probablement pas non plus tout à fait étranger. Dans cette perspective, les cathos ont bien compris qu'il y avait un enjeu, celui du leadership ! Dont Civitas a parfaitement su jouer pour apparaître comme un (sinon LE) rempart conservateur.
Encore le rapport de force !
Cette mobilisation est l'aune du rapport de force que les laïques vont devoir affronter s'ils veulent endiguer cette vague réactionnaire. Tel sera l'enjeu de cette rentrée après la "Trève des Confiseurs" que chacun semble utiliser pour "reconstituer sa force de travail".
Gérard Contremoulin
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