Sam est parti, nous étions avec lui...
Nous étions nombreux, très nombreux cet après midi pour accompagner notre "Grand" Frère Sam BRAUN vers sa dernière demeure. Avec l'accord de Malka sa fille et de sa famille, voici les mots que j'ai prononcé au nom du Conseil de l'Ordre du Grand Orient de France, mais aussi du Droit Humain, de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Féminine de France.
Mesdames, Messieurs,
Mes Soeurs, mes Frères,
Nous n’entendrons plus la voix de Sam. Cette voix, douce, empathique, respectueuse.
Cette voix que tant de jeunes, tant de femmes, tant d’hommes ont entendu leur parler de ces moments insensés de la folie nazie, cette voix qu’ils respectaient tant, cette voix sans haine, cette voix chaude et profondément humaine.
Sam BRAUN était l’un des nôtres, un Frère fidèle, disponible, aux immenses qualités de cœur, l’Honneur de la Franc-Maçonnerie.
C’est peu dire que Sam était un Frère estimé, respecté, aimé.
Le Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France, Guy ARCIZET, son Grand Maître, mais aussi les Soeurs et les Frères du Droit Humain, de la Grande Loge de France, de la Grande Loge Féminine de France, ont tenu à se joindre à ta famille, à tout tes amis, à tes Soeurs et à tes Frères venus te rendre l’hommage de la reconnaissance fraternelle.
Si le Franc-Maçon, dès les premiers instants de sa vie Maçonnique, fait symboliquement de la Mort, la compagne de sa réflexion, l’aiguillon du travail sur lui-même, il est toujours surpris, affligé, consterné, lorsqu’elle frappe l’un des siens.
S’agissant de Sam, ce moment est singulier, lui qui avait cotoyé la mort avec cette proximité si particulière, lui pour qui la vie avait été une succession de jours, heure après heure, minute après minute… et qui avait su trouver la force de les vivre tous et toutes.
Lui, qui n’avait retrouvé la force d’en parler que bien des années après. C’est toute la force de son témoignage que d’avoir compris que « Ils ne m’auraient pas cru, alors je me suis tu »…
Ce travail, -si important et dont nous prenons conscience aujourd’hui, dans cette circonstance- que nous avons pu accomplir avec Sam, n’aura été possible qu’avec l’assentiment de ses proches.
Je veux leur témoigner toute notre gratitude, leur dire, au nom du Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France, que nous partageons leur peine.
Elle est notre peine.
Sam, te voici aux portes de l’Orient Eternel.
Nous t’y accompagnons pour te témoigner notre amitié fraternelle, notre admiration pour l’œuvre si indispensable que tu as accompli au nom du devoir de mémoire, au nom de l‘Honneur et de la Dignité que les Hommes doivent aux Hommes.
Sam, nous n’oublierons pas la pertinence de ta pensée, l’intelligence de ton attitude vis-à-vis de nous et de la Vie et ton regard pétillant, ta voix toujours juvénile, qui savait si bien nous faire découvrir en nous cet amour d’apprendre, de comprendre et de travailler.
Comment t’oublier !
A nous désormais de continuer à faire vivre ces valeurs que tu défendais avec tant de conviction.
C’est peut-être aujourd’hui la plus exemplaire de tes qualités : nous montrer l’évidence de la nécessité de continuer ton œuvre : être à notre tour, des « passeurs de mémoire » !
Au revoir SAM…
Gérard CONTREMOULIN
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