Un attentat en Israël ou en Palestine reste un attentat !

Il est des sujets où il n'est plus absolument plus possible de parler simplement et surtout d'être compris tant les mots, les noms sont connotés.
Sans être suspecté d'être pro-Israël, je veux pouvoir dire qu'un attentat mené par des palestiniens contre des israéliens est un attentat !
Sans être suspecté d'être pro-Palestine, je veux pouvoir dire qu'un attentat mené par des israéliens contre des palestiniens est un attentat !
Et sans risquer d'être suspecté de "bisounoursisme", je veux pouvoir dire que les deux sont clairement inadmissibles !
Enfin je veux pouvoir dire, sans être suspecté de naïveté pacifiste, que de tels attentats, de tels actes criminels commandités ou acceptés par des états, des gouvernements ou des autorités, est criminel.
Certes, depuis la résolution 242 des Nations Unies de 1967, le sort des "territoires occupés", (Sinaï jusqu'au canal de Suez, la bande de Gazan, la Cisjordanie dont Jérusalem-Est, le plateau du Golan), conquête de la "guerre des 6 jours", est l'enjeu majeur du conflit.
La résolution est rédigée en anglais et parle du retrait "from occupated territories"... S'agit-il du retrait "des" ou seulement "de" territoires occupés ?
C'est sur cette "imprécision" que l'accord s'est conclu et c'est sur elle que se fonde les deux interprétations et partant, la légitimité de l'action des palestiniens et des israeliens depuis 47 ans ! Sanglantes (les actions de Septembre Noir) voire sanguinaires (Sabra et Chatila) ou d'un autre âge (le Mur), ces actions sont conduites au nom des droits légitimes des peuples ! On connaît les sens donnés aux mots "terroriste" et "résistant" selon la place que l'on occupe dans le conflit. La somme des victimes ne peut en aucun cas régler ce conflit qui ne peut probablement l'être que par la négociation.
Les accords d'Oslo sont signés le 13 septembre 1993.
Ils établissent un processus de paix, c'est-à-dire des étapes censées faire progresser les conditions de l'établissement d'une paix durable. Mais dans chaque camp des "va-t-en guerre", des "boute-feux" s'ingénient à en saboter les germes. Et depuis 47 ans, ils réussissent. Les chances de paix s'éloignent.
Yithak Rabin sera assassiné par Yigal Amir, un extrémiste israelien de 25 ans le 4 novembre 1995 à Tel Aviv !
Mais la guerre est aussi une guerre des mots, un retrécissement de la pensée.
De sorte qu'aujourd'hui, dire que l'on souhaite l'avènement d'un Etat palestinien est immédiatement considéré comme une attaque contre l'Etat d'Israel et dire que l'Etat d'Israel est un Etat souverain est immédiatement considéré comme une marque inamicale, une agression à l'égard du peuple palestinien !
De même on peut être en désaccord avec la politique de peuplement et de sécurité du gouvernement d'Israël sans mériter d'être taxé d'antisémitisme ! Car il y a matière à redire sur l'action de ce gouvernement ! Néanmoins, l'expression de cette critique n'est en rien un soutien au Hamas... Et se sentir proche du Fatah (issu du VI° congrès) n'est pas une proclamation contre l'Etat d'Israel. Rappelons que le Fatah prône la coexistence de deux Etats : Israël et Palestine... à la différence du Hamas qui refuse les accords d'Oslo...
Les provocations anti-paix sont le fait de minorités dans chacun des deux peuples. Sachons reconnaître...
On ne fait la paix qu'entre ennemis !
Alors qu'attend on ? Les actrocités commises durant ce conflit interminable sont une injure à l'intelligence humaine. Alors, à moins de trouver un intérêt à entretenir la guerre entre ces deux peuples, et/ou à souhaiter l'importer dans notre pays, il faut en appeler, une nouvelle fois, à la Paix au Proche Orient et établir les conditions de deux Etats souverains pour deux peuples.
Gérard Contremoulin
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